Samedi 2 juin 2012, une douzaine d’adhérents se sont retrouvés à Montboucher sur Jabron pour visiter les extérieurs de l’usine Henri Lacroix dite aussi usine Saint Joseph. Cet important site a été, depuis une dizaine d’année, transformé en intégralité en logements privés.
Nous avions invités, par affichage, les habitants à se joindre à nous et une personne nous a accompagné tout au long de la visite.
Henri Lacroix achète en 1840 un petit moulinage datant de 1827. Très rapidement il va y adjoindre une filature et en 1860 un autre bâtiment (Saint Vincent) avec filature et moulinage. Une petite magnanerie sera aussi mise en place rapidement. L’ensemble architectural est imposant avec plus de 5000 m² couvert. Les salles de filature avec des grandes fenêtres, celles de moulinage voutées et à demi enterrées, les cheminées des chaudières et machines à vapeur sont bien reconnaissables.
Une chapelle se devine avec ses fenêtres ogivales.
Une minoterie, avec 4 meules tournantes, sera aussi construite en 1878.
L’alimentation en énergie hydraulique a aussi été prioritaire et des canaux sont encore visibles. Mais ce qui tout aussi intéressant est l’organisation de cet établissement en usine-couvent. Un aumônier et des religieuses ont tout au long du 19ème siècle encadrés les ouvrières. L’objectif est de donner une éducation religieuse, physique et morale. Cette organisation permet au patron de faire plus de profit car les ouvrières ne reçoivent pas de salaire mais uniquement un gage annuel. L’argent est placé sur un livret de caisse d’épargne qu’elles ne touchent qu’à leur majorité avec le trousseau qu’elles auront réalisé pendant leurs années d’internat.
Tant que l’activité économique est bonne cela fonctionne bien. Mais quand le travail baisse cela pose des problèmes d’occupation du personnel. Alors il faut à la fois avoir des ouvrières internes et d’autres externes. Le système perdurera jusqu’à décès d’Henri Lacroix à la fin du siècle.
Après cette visite nous nous rendons à Taulignan ou après le repas nous visitons le musée de la soie qui propose de voir les collections de Pierre Lançon qui était exposée autrefois dans une salle d’un autre moulinage de Montboucher. La directrice, Corinne Dorman, nous fait une visite très intéressante et vivante de cet ensemble qui va de l’éducation du vers à soie jusqu’au tissage.
Avant de nous disperser nous allons voir le moulinage du Pont du Lez à Taulignan dont l’oncle d’une adhérente avait été directeur il y a 50 ans. Et là surprise ce moulinage a été transformé en site d’escalade !